Le Week end du 20 et 21 avril 2024 fut marqué par le retour dans la nouvelle enceinte parisienne Adidas Arena de celui qu’on nomme « Le Padre » après 14 ans d’absence.
Ce concert s’est vu porter par la ferveur et l’amour de la diaspora congolaise et de ses fans qui se nomment les Golois. Venus des 4 coins du monde, ils se sont vêtus de la célèbre marque allemande afin de soutenir leur artiste favori depuis l’annonce du concert. Cette propagande populaire qui n’a pas laissé les responsables d’Adidas insensibles, a été ponctué par un partenariat commercial avec une boutique éphémère à la veille du concert.
Le message des combattants qui se plaignaient d’un manque de communication sur la situation préoccupante de leur pays fut entendu. Car Ferre a débuté sa représentation par le morceau « Plus jamais seul » morceau destiné à soutenir l’effort de guerre contre l’exploitation sanguinaire des matières premières dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Ferre et son orchestre d’accompagnement ont interprété la trilogie d’album à succès « Dynastie » dont les deux derniers volets sont sortis en fin d’année 2023. Le chanteur de rumba congolaise a pu éclabousser la salle par sa prouesse vocale à travers ses morceaux tels que : « Seconde chance », « Marathon » et « Double taux »
La seconde soirée était réservée à quelques-uns de ses classiques. On a pu ressentir un public en communion avec les artistes sur les podiums et une effervescence sur les sebene qui ont animé les deux soirées.
Le dimanche fut une soirée plus festive que la précédente avec une proposition plus urbaine grâce aux apparitions des invités comme le rappeur Chilly, les chanteurs d’afro Rnb Singuila et Hiro, ainsi que Barbara Pravi l’étoile montante de la chanson française et le légendaire Koffi Olomidé qui a honoré son ancien poulain de sa présence et qui est venu interpréter le titre « Insecticide ».
Sur les deux soirées, Ferre Gola nous a démontré pourquoi il est un artiste incontournable de sa génération à travers sa technique, son aisance vocale et ses qualités de danseur possédant le don de captiver le public comme personne d’autre.
Entre les chorégraphies bien ordonnées, la musique de qualité proposée par les instrumentistes et les chanteurs sur la scène ainsi que la ferveur des Golois, ce double concert a tout pour rentrer dans l’histoire de la musique africaine moderne. Car l’ambiance a gardé l’authenticité à la congolaise vécue par les plus nostalgiques d’entre nous.
En cette période de commémoration les dix ans de la disparition du Seigneur Tabu Ley Rochereau et de la célébration des soixante-quatre ans de la mythique chanson « Indépendance Cha-Cha » de Joseph Kabasele et son African-Jazz, premier tube international de la musique congolaise moderne, Culture rumba a organisé, le samedi 30 mars 2024 au centre culturel « 100 ecs » (Paris 12ème), une rencontre entre les passionnés de la rumba et les artistes, sur le thème : « La rumba congolaise : des pionniers à la reconnaissance mondiale ».
L’évènement a commencé par la projection de « Kin-Malebo danse » du réalisateur Dom Pedro.
« Kin-Malebo danse », film réalisé par Dom Pedro
Certains intervenants dans le film étaient présents dans la salle pour échanger avec le public.
Pelasimba dans son studio de musique
PELASIMBA, l’un des fondateurs de l’orchestre « Thu Zaïna » et propriétaire du « Petit Tam-Tam » cabaret parisien où sont passés quasiment tous les grands noms de la rumba.
Dino Vangu
Le guitariste, auteur, compositeur et arrangeur DINO VANGU qui perpétue l’œuvre du Seigneur ROCHEREAU. Tout comme l’invité d’honneur de l’évènement, le guitariste, arrangeur, auteur et compositeur FAUGUS Izeidi, un des rares artistes musiciens à avoir publié un livre sur sa profession. Ce dernier nous a raconté comment il avait introduit la guitare mi-solo dans la rumba.
Faugus et José Nzolani à la radio Fréquence Paris Plurielle (106.30 fm).
Cette découverte a été à la base de la création du quatuor des instruments à cordes dans la musique congolaise.
Tous ces artistes ont parlé de leur métier et de leurs expériences au cours des deux plateaux qui ont succédé à la projection du documentaire retraçant les origines de la rumba, et plus particulièrement l’avènement de la rumba dite moderne.
La première table ronde, animée par José NZOLANI, animateur de radio et auteur de plusieurs ouvrages sur la musique congolaise a porté sur les orchestrations actuelles de la rumba congolaise qui, selon les artistes, manquent de d’inventivité et d’originalité rythmiques comme ce fut le cas jusqu’à la fin des années 1990, avant que l’intrusion du style Ndombolo ne devienne la référence des producteurs qui ne se gênent pas à l’imposer aux artistes.
Ces observations ont permis de faire le lien avec la deuxième table-ronde, animée par Olivier MUKIANDI, portant sur « les perspectives de la rumba congolaise ». Monsieur Sébastien LAGRAVE, directeur du festival « Africolor » a rejoint le panel composé des artistes suscités. Il a insisté sur le fait que la rumba congolaise était et demeure source de nombreux rythmes modernes de l’Afrique de l’Est à l’Afrique de l’Ouest, voire même du rap français. De ce fait elle est vraiment un patrimoine que chaque courant musical perpétue avec ses propres apports. Des deux table-ronde, on retiendra que les intervenants et le public ont regretté l’absence de structures d’accompagnement des artistes et des lieux de répétition adaptés et accessibles, aussi bien en Europe qu’en Afrique.
On a noté la présence parmi le public du journaliste Delphin NZAMBA, de Sébastien MOREL de l’émission « Stars à l’affiche » sur Fréquence Paris Plurielle, de Séphora KAPINGA de SLK News, des guitaristes Maurice MANDJEKU, Edi MABUNGU et des passionnés de la rumba. Venu au départ comme invité, Sylvio MERANVILLE, organisateur des « Festivals des abolitions », s’est amicalement occupé de la régie durant tout l’évènement.
(De gauche à droite Komba Bellow jouant du cajon à la place de son habituelle batterie, la chanteur Lo-Benel et le guitariste Dino Vangu)
Pour finir, la chanteuse LO-BENEL et les guitaristes Dino Vangu, PelaSimba et Edi MABUNGU ont offert au pied levé une prestation musicale fort appréciée du public. Odile WANUKE, choregraphe et animatrice de radio, nous a montré une autre facette de ses talents en interprétant « Dit Moninga » le tube célèbre de Lucie Eyenga.
Parmi les participants à cette rencontre culturelle, il y avait beaucoup de jeunes.
Nous avons eu une surprise de taille. De retour d’Afrique, quarante huit heures seulement, le grand batteur SESKAIN MOLENGA, l’artiste qui a introduit la batterie dans la rumba africaine et découvreur notamment de Pépé Kallé et Papy Tex, dès qu’il a su que nous étions au « 100 ecs », il nous y a rejoint tout de suite. Nous avons pu ainsi savourer la rencontre de trois générations de batteurs avec KOMBA BELLOW et LAUREN à côté du Maître SESKAIN MOLENGA.
(De gauche à droite Lauren, Komba Bellow et Seskain Molenga).
Des CD et des livres en dédicace ont été mis en vente par leurs auteurs.
L’association Culture Rumba a recueilli de nombreuses adhésions, preuve s’il en est de l’intérêt porté à son objet social, à savoir promouvoir la rumba congolaise par le biais de toutes sortes d’activités. A la fin de la journée, le président a remercié le public et toute l’organisation en souhaitant revoir tout ce beau monde lors d’un prochain évènement autour de la délicieuse rumba congolaise.
Le premier tableau de cette rencontre est diffusé dans l’émission « Au son de la rumba » de mardi 9 avril 2024 à 23h59 sur Fréquence Paris Plurielle ( 106.3 fm ou rfpp.net).
Le deuxième est diffusée mardi 16 avril à 23h59.
L’intervention de Sébastien LAGRAVE, directeur d’Africolor. La vidéo est réalisée par Wazoule Movies (WM) .
Vous pouvez commander « Les coulisses de la musique congolaise de l’African Jazz à l’Afrisa » de Faugus Izeidi et nos publications sur rumba-shop.fr. Vous pouvez également nous rejoindre en nous contactant sur contact@culture-rumba.com ou en adhérant en ligne via helloAsso culture rumba.
Nous vous proposons d’écouter la première diffusion de l’autre équipe de l’émission « Le Miroir ».
Bruce et Olivier, pour la Coupe d’Afrique des Nations se déroulant en Côte d’Ivoire, nous proposent « Fimbu ». Cette chanson de Félix Wazekwa et sa chorégraphie ont été adopté par les Léopards, l’équipe nationale de football de la RDC.
« Le Miroir », émission animée par Bruce et Olivier, diffusée le 29 janvier 2024 sur F.P.P. (106.30FM)
Sont présents dans ce clip, les joueurs de foot, les artistes musiciens et les mélomanes.
Les Marocaines chantent Fimbu au Qatar après la qualification de leur équipe nationale pendant la coupe du monde.
de gauche à droite: Damien Charron, José Nzolani et Olivier Mukiandi. Film réalisé par Wazoule Movies
Le 27 mai 2023 à Reims dans la Marne, « la rumba et ses influences » étaient à l’honneur d’une conférence à la médiathèque Jean Falala,. Le comité de jumelage Reims-Brazzaville effectif depuis 1961 était à l’initiative de cette manifestation au cours de laquelle, l’association « Culture Rumba » est intervenue pendant plus de deux heures et devant une audience composée de passionnés de la Culture et d’amateurs de musique.
Après le mot introductif de Madame Julienne Houzé Mackonguy, la présidente du comité de jumelage, notre échange a débuté par la projection d’un film sur le pagne (appelé communément wax) et sur la rumba. Ensuite, les intervenants ont développé les implications sociales du phénomène musical :
José Nzolani
José Nzolani, spécialiste et auteurs de nombreux ouvrages sur la rumba a fait un bref rappel historique sur les origines de la rumba.
Damien Charron
Damien Charron, compositeur et ancien directeur du conservatoire de Saint-Denis, a présenté le rôle fondamental de la radio pendant la Seconde Guerre mondiale et d’une façon générale, l’importance des nouvelles conditions techniques favorables à l’expansion de la rumba.
José Nzolani est revenu sur les influences de la rumba dans la société à travers les profondes mutations sociétales, comme la création des clubs mutualistes (moziki), la multiplication des bars-dancing, la recherche de l’élégance dans l’habillement (origine de la SAPE) … jusqu’à constituer une identité culturelle globale.
Olivier Mukiandi
Olivier Mukiandi, secrétaire général de « Congo Na Paris » et consultant culturel, a exposé l’influence de l’univers de la rumba sur les musiques urbaines actuelles notamment la scène rap francophone en s’appuyant sur une vidéo et sur de nombreux exemples qui poussent les spécialistes à parler de « congolisation » du phénomène…
Enfin, les échanges se sont poursuivis après la conférence de manière informelle avec les participants.
En attendant l’arrivée d’une vidéo et d’une émission de radio sur ce moment culturel, le comité de jumelage de Reims-Brazzaville poursuit les célébrations de la rumba avec une tombola et un dîner- concert agrémenté par le groupe « Kekele », le samedi 17 juin au profit des orphelins de Béthanie et Jarrot de Brazzaville.
Avec José Nzolani, Masengo Ma Mbongolo, Julie Lombe, Frédéric Régent et Pierre Vanderstappen.
Le thème de l’esclavage, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ne se réduit pas à une question de couleur de peau, c’est un enjeu qui pose en creux celui fondamental des libertés et des émancipations des liens asservissant, un enjeu universel. Au rythme d’une biennale, le Festival des Abolitions a pour objectif d’être un rendez-vous culturel et d’échange mêlant à la fois les arts visuels et vivants, à la politique et la philosophie. Articulé autour de programmations artistiques, de rencontres et débats autour des thèmes de l’abolition de l’esclavage et de la réconciliation. Il se veut un moment phare dédié aux paroles et actes engagés .Pour ce faire, nous visons un public le plus large possible, où la diaspora africaine, Français d’outre-mer, Parisien.ne.s, Francilien.ne.s de tous âges sont invité.e.s à questionner, sonder cette sombre histoire et rendre hommage aux victimes de la traite transatlantique.
La gratuité de l’évènement constitue un élément important de cette biennale qui ambitionne de toucher des audiences larges.
Pour écouter l’émission « Le Miroir » sur Fréquence Paris Plurielle (106.3 FM) avec comme invité Sylvio Meranville,l’organisateur, cliquer ici.
Voici le lien d’inscriptions pour la conférence et débat du Mercredi 17 mai 2023
Lors de la deuxième édition du salon du livre africain de Paris qui s’est tenu du 17 au 19 mars 2023 à l’hôtel de ville du VIème arrondissement de Paris, Culture rumba était présente à travers José Nzolani et ses livres.